Tim Izzo @5ika.ch

14.07.25

Élucubrations de trentenaire

Aujourd’hui, j’ai 34 ans.

Comme à chaque anniversaire, j’aime faire le point sur où j’en suis dans ma vie et où je veux aller. Je suis conscient qu’il n’y a pas grand monde qui lit mes articles (voir pas du tout) mais je profite de cet espace d’expression pour figer en texte ce qu’il y a dans ma tête. Avant tout pour moi. J’aime à croire qu’un jour ma fille tombera sur ce que j’ai écrit et aura plaisir à le lire.

34 ans, c’est pas jeune mais c’est pas vieux non plus. Dans ma vision actuelle, la trentaine c’est un peu le milieu de la vie. La phase des découvertes, la vingtaine, est passée et la quarantaine est en vue, avec ses pantoufles et ses décisions long terme. C’est pendant la trentaine qu’on met en place les briques de ce que l’on sera le reste de la vie (encore une fois, dans ma vision des choses aujourd’hui). La période où on décide avec qui on veut construire une famille, faire des enfants, envisager de devenir propriétaire (si on peut se le permettre évidemment), commencer un 3e pilier etc..

Je réfléchi également beaucoup aux relations que j’ai avec les autres gens, avec mes amis. Le temps me manque pour investir dans toutes les relations d’amitié que j’ai pu construire les 3 décennies précédentes. Je dois faire un peu de “jardinage” pour que, dans mon petit lopin de terre, poussent quelques belles et durables plantes, celles qui font des belles fleurs. D’un côté, ça me rend triste de m’éloigner peu à peu de certaines personnes mais d’un autre, je n’ai plus envie d’être le seul à arroser une tige qui ne donnera rien.

“Je réfléchi beaucoup”. C’est là que se trouve la problématique avec laquelle je me bats aujourd’hui. Je cogite trop, tout le temps. Je m’épuise en élucubrations du matin au soir et du soir au matin à un point qui est devenu pathologique. Chaque action faite ou à faire demande un temps de cerveau trop grand. Un peu comme un ordinateur qui manque de RAM et qui tourne à plein régime sans être vraiment efficace.

Le résultat est que je suis souvent épuisé, même sans avoir fait grand chose physiquement parlant. J’ai un job très cérébral et certains jours, lorsque je laisse à mon cerveau le champs libre (car c’est parfois nécessaire dans mon travail), je finis mes journées en étant “cassé”, incapable de prendre la moindre décision.

Une corollaire de cela, c’est que j’ai constamment besoin de “nourrir” ma tête avec des informations: je lis des articles sur le Web, je réfléchi à des programmes que je pourrais développer, j’en développe certains ou je joue à des jeux-vidéos (de préférence immersifs). Le problème c’est que chaque fois que je tombe sur un truc un minimum intéressant, mon cerveau se lance sur le sujet et je passe plusieurs jours à le décortiquer et l’approfondir. Un exemple: je suis noyé sous le travail côté job et je n’ai vraiment de temps perso côté privé mais ma tête a quand même décidé d’apprendre un nouveau langage de programmation (le Go). Je lis des documentations et des tutos pour maîtriser le langage et je réfléchi à comment je pourrais développer tel outil ou comment améliorer tel autre. Pourtant, ça ne me sert à rien aujourd’hui dans ma vie. Je fais du Javascript depuis 17 ans et je n’ai pas besoin de + pour faire mon taf.

Les solutions, je les connais: prendre de la distance par rapport aux écrans, passer plus de temps avec ma famille, passer du temps en nature, faire de la méditation. Je fais tout ça, je m’y efforce du moins, mais ça ne résout pas mon problème. Le brouillard cognitif reste et s’épaissit malgré tout.

Pourtant, si je veux être bien dans mes pompes et attaquer sereinement ma 35e année, il va falloir que je ralentisse et que je laisse aller.



Publication précédente: Mon organisation en mode texte 27.04.25